Crédit photo © Cruzz Taylor
En mai 2010, on passait notre première commande de matériel de fauchage pour les stages et la vente.
Voici un petit historique de notre parcours...
En 1993, après avoir passé un temps en Irlande et en France, on est revenus en Belgique avec notre fils Cole, âgé d'un an. Peter a aménagé un petit atelier pour travailler le bois avec des outils manuels, et on utilisait aussi des outils manuels tels que la hache et la faux pour les travaux extérieurs.
En 1999, Le Pic Vert a débuté comme activité complémentaire autour du travail du bois vert, principalement la fabrication de chaises, mais aussi de râteaux et de fourches à foin. Plus tard, la taille de cuillères et le tournage de bols se sont ajoutés à ces activités.
Peter a appris le battage avec un ancien cantonnier qui maîtrisait bien le geste. Dans le cadre de son travail d'employé à l'époque, où il entretenait des espaces verts, Peter a constaté que la faux avait aussi toute sa place dans le contexte professionnel.

En 2008, Peter est parti avec notre fille Michelle, âgée de 13 ans à l’époque, à une journée de fauchage avec une association de faucheurs en France, pour avoir un contact direct avec des faucheurs expérimentés et pour mesurer ses compétences car l’idée de vendre des faux et de donner des stages de fauchage faisait son chemin dans nos têtes, même s'il nous fallait du temps pour économiser.
L'expérience était concluante, et Michelle aussi a eu beaucoup de compliments sur sa technique de fauchage ce jour-là !
Certaines lectures ont aussi été très instructives,
notamment les écrits de Peter Vido. Ce dernier avait des critères très rigoureuses en ce qui concerne le partage d'informations sur la faux et le fauchage, un principe que nous partageons également. On a eu
quelques contacts avec lui par e-mail, et on regrette de ne pas avoir eu
l'occasion de le rencontrer en personne. Heureusement qu'il a laissé beaucoup
d'écrits, parmi les plus complets qui soient sur l'utilisation et l'entretien de la faux, pour le plus grand
bénéfice de toute personne qui veut apprendre ou approfondir le sujet.
L’addendum de Peter Vido dans ce livre était une ressource précieuse à l’époque. Ses écrits sur son site, ainsi que son livre, The Big Book of the Scythe, non terminé avant son décès, sont également d’une grande richesse.
En 2010, on a lancé notre activité. On a ensuite créé notre site et démarré les stages, sans trop d'idée de l'intérêt que notre projet allait susciter ; on s'est simplement dits que chaque faux adoptée était une machine motorisée en moins.
Nos trois enfants se sont toujours sentis à l'aise avec les outils manuels. Michelle et Émile se débrouillaient bien avec la faux déjà à un jeune âge.
La première année a démarré lentement et le tout premier stage n'a attiré que deux participants ! La demande était quasi inexistante à l’époque dans le Benelux et en France, nos zones principales d'activité. Si on voulait faire connaître la faux comme outil performant et en stimuler l'intérêt, il fallait faire des démos et en parler beaucoup, et ce, pendant les quelques premières années.
La Petite Foire, un des évènements auxquels on participe depuis de nombreuses années
En 2012 Peter a lu un article de Peter Vido avec une comparaison entre les lames autrichiennes de Fux, les seules qu’on vendait à l’époque, et les lames italiennes de Falci, et il était curieux de les découvrir. Peu après, une première sélection de ces lames est arrivée. Peter les a testées et en était séduit, et on en a ajouté à notre catalogue. Certaines de sont toujours parmi ses préférées.
Après quelques années, la tendance a commencé à s'inverser et on a été victime de notre succès. De plus en plus de personnes de tous horizons s'intéressaient à l'utilisation de la faux et en voyaient ses nombreux avantages. Et comme tout était à apprendre de zéro pour la vaste majorité des gens, on passait énormément de temps à répondre à leurs questions et à leur donner de longues explications par téléphone, par mail, lors de foires...
En 2014 on a fait un petit voyage en Italie pour visiter l'usine Falci. On a vu le processus de fabrication des faux et le responsable a permis à Peter de farfouiller dans l'entrepôt à sa guise, comme un enfant dans un magasin de jouets, dans l'énorme stock de modèles de faux différents destinés à différentes régions du monde.
La pittoresque petite ville de Dronero, où Falci est situé
L'usine Falci
On s'est aussi arrêtés en chemin pour visiter, en compagnie de clients du coin qui nous ont chaleureusement accueillis, le Musée de la Faulx à Pont Salomon, ancienne usine en Haute-Loire qui assurait une production importante de faux aux 19e et 20e siècles. Ce musée vaut vraiment le détour lorsque l'on s’intéresse à l'histoire de l'industrie de la faux.
Après environ une décennie, on a commencé à constater une amélioration du niveau de connaissances des gens qui nous contactaient et une nette diminution du temps passé à toujours tout expliquer de A à Z. Les efforts collectifs de la petite poignée de formateurs et d'enthousiastes dans le monde francophone et néerlandophone dont on faisait partie commençaient à porter ses fruits !
Il était devenu évident qu'il nous faudrait un espace dédié à la marchandise, qui envahissait
de plus en plus les différentes pièces de notre maison, mais on était tellement pris
dans le tourbillon qu'on a mis longtemps à trouver le temps pour construire une petite annexe. C'est enfin en route !
On a fini par traduire le mode d'emploi du manche Fux et de l'outil à battre en français. C'était utile pour les francophones car, même si ces manuels ont beaucoup d'images, les textes explicatifs sont importants aussi et ils n'étaient qu'en allemand et anglais. On a aussi écrit un mode d'emploi pour le manche Falci, puisqu'il n'en existait aucun.
En 2020, on a décidé de former d'autres formateurs pour étendre la zone géographique dans laquelle il est possible de suivre un stage de fauchage avec un formateur qualifié, et aussi pour répondre à la demande toujours croissante pour les stages. On a conçu une formation bien complète et l'année suivante on l'a lancée. C'était la solution idéale pour assurer que des stages soient donnés par des personnes capables d'enseigner les bons gestes, avec les bons outils et une bonne méthode pédagogique, et ainsi assurer la pérennité des stages de fauchage dans nos régions. Depuis on a eu plusieurs personnes en formation, dont certaines qui ont terminé, et c'est un bonheur pour nous de pouvoir annoncer leurs stages sur notre site et de savoir que plus de personnes pourront suivre un stage avec un formateur compétant sans que Peter n'ait à faire de longs déplacements ! Il aurait été illusoire de toutes façons de penser qu'on pouvait continuer à répondre à la demande à nous seuls.
Journée de perfectionnement pour formateurs et futurs formateurs, juin 2025
Et maintenant, pour fêter nos 15 ans d'activités liées au fauchage, on a l'immense plaisir d'inaugurer notre tout nouveau site ! On crée aussi un nouveau blog sur ce site, avec différentes rubriques qui aborderont plusieurs thèmes en plus du travail du bois, notamment le fauchage, entre autres. Nous espérons que vous prendrez du plaisir à parcourir le site, qui est bien plus riche en textes et en images, et à suivre notre blog, qui sera alimenté plus régulièrement.
Entre le nouveau site, qui est beaucoup plus pratique pour traiter les commandes, et la nouvelle petite annexe, qu'on construit pour stocker la marchandise, notre fonctionnement sera bien plus fluide, ce qui va se ressentir lorsque vous passerez commande.
La petite famille réunie pour monter la charpente de la petite annexe
Les idées et les projets ne manquent pas, et d'autres sont en gestation. Suite donc au prochain épisode...
L'écriture de cet article nous a donné l'occasion de revisiter quelques points clé de notre parcours et de les partager avec vous, une belle façon de marquer cette étape.
Au plaisir de vous croiser à l'un ou l'autre évènement !
En vous
souhaitant une bonne découverte du nouveau site,
Peter et Christina De Schepper
Le Pic Vert fête 15 ans de stages de fauchage et de vente de faux !