Des faux de qualité
Falci ("faltchi"), en Italie, et Schroeckenfux (ou Fux), en Autriche, sont deux des tout derniers fabricants de faux de qualité dans le monde.
L’Italie
et l’Autriche ont une longue tradition dans la fabrication de lames de
faux.
La
qualité de l'acier et le savoir-faire des forgerons permet la
fabrication de lames à la fois solides et légères. Il est devenu
difficile de nos jours de trouver dans le commerce courant un bon choix
de matériel de fauchage et des conseils adaptés.
Le manche droit
Il existe plusieurs modèles de
manches de faux avec une ou deux poignées, avec des formes et
une configuration différentes selon les régions. Dans l’est de
l’Europe et dans le Moyen-Orient, un manche droit avec une
seule poignée est très courant, et par conséquent, ce modèle
est probablement le plus utilisé actuellement. Il comporte
quelques avantages considérables. Il est relativement facile à
fabriquer, même pour quelqu’un ayant peu d’expérience dans le
travail du bois. C’est un manche qui peut être très
ergonomique et efficace, permettant une transmission d’énergie
plus directe que le manche courbé.
Le manche droit que je préfère et que j'utilise la plupart du temps est le manche traditionnel ardennais. Il ressemble assez fort au manche de l’est mais il y a quelques différences. L'ardennais est de forme conique ; il est plus épais du coté bas, ce qui augmente l'effet centrifuge dans le mouvement. Il a généralement deux poignées de forme droite, qui sont souvent tournées. De ce fait, il vient assez naturellement de tenir la paume de la main droite partiellement sur le manche même, ce qui donne un meilleur contrôle de l'équilibre horizontal de la lame ainsi qu'une meilleure transmission d'énergie. Le manche ardennais est un beau manche, élégant et solide, qui permet de travailler confortablement à condition qu’il soit bien dimensionné et que la lame soit montée correctement, ce qui vaut bien sûr pour n’importe quel modèle de manche.
Les anciens modèles de lames "belges"
Les modèles de lames "belges" étaient adaptés aux manches belges. Beaucoup de ces lames étaient en réalité fabriquées en Autriche, en France, en Allemagne ou en Italie. La Belgique n'avait pas une grande industrie de la faux mais il existait un fabricant à Ciney. Cependant, la plupart des lames que j'ai vu avec le nom "Ciney" estampillé dedans étaient fabriquées par Krenhof en Autriche. De ce que j’ai pu voir, les vieilles lames sont généralement de bonne qualité et il est souvent possible de les remettre en état. Ces modèles Belges ont presque toujours une hauteur de queue assez importante (souvent environ 37º ou plus). Cet angle convient bien pour certains types de manches droits. Souvent il est nécessaire d’adapter légèrement le bas du manche. Il faut soit enlever un peu de bois ou, au contraire, mettre une petite cale, pour assurer que la lame se pose correctement au sol sans devoir adopter une posture inconfortable. Les manches en acier vendus dans les grandes surfaces n’offrent pas cette adaptabilité et ne sont pas très ergonomiques. Ces vieilles lames sont généralement plus lourdes que la plupart des lames vendues actuellement, ce qui est parfois un avantage dans les végétations denses et lourdes. Cela étant dit, je préfère les lames légères dans la plupart des situations.
Le modèle autrichien
Le modèle belge
Je fabrique dans mon atelier des
manches droits quand j'ai du frêne de qualité. Pour l’instant, je
propose le manche traditionnel ardennais. Une autre possibilité
est de faire son propre manche. Un simple manche droit avec une
seule poignée peut très bien convenir et n’est pas difficile à
réaliser. Une tige de noisetier d’environ 5cm d’épaisseur, un bout
de bois pour la poignée et quelques outils simples sont tout ce
dont on a besoin. Cette vidéo offre déjà une bonne explication en
anglais, mais n’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations à ce
sujet.
Adoration, Paul Peel, 1885